Chirurgie des séquelles de brûlures de l’adulte et de l’enfant

Une brûlure est une lésion de la peau ou d’autres tissus organiques principalement causée par la chaleur ou les rayonnements, la radioactivité, l’électricité, la friction, ou le contact avec des produits chimiques. Ces lésions peuvent varier en termes de gravité, de la brûlure superficielle à la brûlure profonde, et peuvent affecter non seulement la peau mais également les tissus sous-jacents et parfois même les os. Le traitement et la récupération dépendent de la gravité et de l’étendue de la brûlure :

• Les brûlures superficielles ou de premier degré : l’épiderme, couche externe de la peau, est le seul touché. Ces brûlures se caractérisent par une rougeur, un gonflement et une sensation douloureuse, sans formation de vésicules.
• Les brûlures de second degré concernent le derme, couche moyenne de la peau. Elles se manifestent par une couleur rose ou rouge et un gonflement, accompagnées d’une douleur intense. Habituellement, dans les 24 heures suivant la brûlure, des cloques remplies d’un liquide clair peuvent apparaître ( vésicules). La région touchée par la brûlure a tendance à devenir blanche lorsqu’elle est pressée légèrement.
• Les brûlures de troisième degré sont les plus graves et atteignent les trois couches de la peau, mais aussi glandes sudoripares, follicules pileux et terminaisons nerveuses. Ces brûlures ne causent pas de douleur du fait de la destruction des nerfs responsables de la sensation de douleur. La peau affectée devient rigide et peut présenter des teintes blanches, noires ou d’un rouge intense. Cette zone ne blanchit pas lorsqu’elle est touchée.

L’étendue, la profondeur et l’emplacement de la brûlure, ainsi que la qualité des premiers soins, sont cruciaux pour déterminer la gravité des séquelles. On parle de séquelles de brûlure après au moins six mois d’évolution :

• Un prurit ( démangeaisons ).
• Des troubles de la sensibilité : hyper ou hyposensibilité des zones touchées.
• Des troubles de la pigmentation : la peau brûlée peut présenter des changements de pigmentation, avec des zones devenant plus foncées ou plus claires que la peau environnante.
• Les brûlures graves entraînent souvent des cicatrices hypertrophiques ou chéloïdes, qui sont épaisses, rigides, et peuvent être douloureuses. Ces cicatrices peuvent provoquer des déformations, notamment si elles sont situées près des articulations, entraînant des contractures et limitant la mobilité.
• Les rétractions cutanées sont une séquelle courante des brûlures, en particulier lorsqu’elles sont profondes. Elles surviennent lorsque la peau guérie se resserre et se contracte après la cicatrisation.

Le traitement chirurgical des séquelles de brûlures implique diverses méthodes pour restaurer l’apparence et la fonctionnalité de la peau endommagée.

Parmi celles-ci, on trouve l’excision des tissus endommagés, comme les dyschromies ou les cicatrices dystrophiques et irrégulières, ainsi que l’élimination de zones de cicatrisation hypertrophique. Cette excision peut être réalisée de différentes manières,  il s’agit d’une procédure délicate visant à préparer la zone pour une reconstruction ultérieure.

Un autre aspect important du traitement est la libération des rétractions : l’objectif est d’éliminer le tissu fibrotique. Ce geste nécessite des incisions stratégiques pour relâcher le tissu cicatriciel et rétablir la mobilité.

Après l’excision des tissus endommagés, diverses méthodes sont employées pour couvrir les déficits en peau. Les plasties locales, qui utilisent des lambeaux de peau de zones adjacentes, sont efficaces pour les petites zones. Les greffes de peau, où la peau est prélevée d’une autre partie du corps du patient, sont utilisées pour des zones plus étendues.

Le traitement chirurgical est souvent complété par une rééducation fonctionnelle pour améliorer la mobilité et la souplesse des tissus réparés. Un suivi régulier est nécessaire pour évaluer l’évolution de la guérison et apporter des ajustements si nécessaire.

L’intervention d’un chirurgien plasticien qualifié est fondamentale dans la prise en charge des séquelles de brûlures. Un chirurgien plasticien expérimenté est capable d’évaluer avec précision l’étendue des dommages et de concevoir un plan de traitement personnalisé, qui peut inclure des techniques complexes telles que les greffes de peau, les plasties locales, ou les interventions de libération de rétraction. Leur savoir-faire assure non seulement une réparation physique adéquate mais contribue également à améliorer le bien-être psychologique des patients, en atténuant l’impact des cicatrices visibles et en favorisant une meilleure intégration sociale.

Les brûlures touchant la tête et le cou représentent un cas spécifique, leur traitement étant particulièrement complexe. Ces régions, souvent exposées, sont susceptibles de subir fréquemment des brûlures. La structure complexe du visage contribue à l’hétérogénéité des lésions observées. La présence d’orifices tels que les narines, la bouche, les oreilles et les yeux augmente le risque de formation de cicatrices rétractiles. Enfin, le rôle essentiel du visage dans l’expression et l’esthétique rend ces séquelles particulièrement impactantes.

D’où l’importance de s’adresser à un chirurgien plasticien expérimenté, capable d’évaluer avec précision la complexité des lésions et de mettre en œuvre des techniques chirurgicales avancées pour minimiser les cicatrices et restaurer autant que possible la fonctionnalité et l’esthétique des zones affectées.

¹ Lupon E, Laloze J, Chaput B, Girard P, Cetrulo CL, Lantieri LA, Grolleau JL, Camuzard O, Lellouch AG. Treatment of hyperpigmentation after burn: A literature review. Burns. 2022 Aug;48(5):1055-1068. doi: 10.1016/j.burns.2022.04.017. Epub 2022 Apr 25. PMID: 35537921.
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